Carte d’identité
Lieu (commune, département)
Beine-Nauroy (Marne)
Surface (en ha)
130 + 20 hectares
Nombre de personnes
1
Cheptel
60 brebis et 10 vaches de race vosgiennes
Label
- Agriculture Biologique
- Demeter
Commercialisation
Ventre directe : 8%
Circuit long : 92%
Répartition
Rapport.s
Viabilité
Chiffre d’affaires : 329 388 en 2023 (-5% par rapport à 2022)
Charges : 330 804 en 2023 (-2% par rapport à 2022)
EBE : 71 336 en 2023 (-32% par rapport à 2022)
Vivabilité
Horaires : 50 heures par semaine – 2500 heures par an
2 semaines de congé par an
Parcours à l'installation
Fils d’agriculteur, Vincent s’est formé à la comptabilité grâce à un Brevet Technicien Supérieur (BTS) comptabilité et gestion courante. Après une expérience professionnelle dans ce domaine, Vincent a suivi un BPREA pour obtenir la capacité agricole. En novembre 2011, Vincent s’est installé hors cadre familial sur une ferme, à Prunay (51). La conversion en Bio de la ferme a débuté en 1979 grâce à un Contrat Territorial d’Exploitation (CTE) et s’est conclu en 2000. Le CTE, outil suspendu en 2002, était un dispositif mettant en lien les fermes et l’Etat, dans l’objectif de développer des productions de qualité et responsables en matière d’environnement. En 2016, Vincent a repris une seconde ferme sur la commune voisine, à Beine-Nauroy (51). La conversion de ce dernier site a été effective lors de l’installation car Vincent avait amorcé la conversion quelques années plus tôt, en tant que prestataire.
Transmission / association
Vincent recherche un.e associé.e pour développer la valeur ajoutée de la ferme et mieux gérer le temps de travail. L’objectif serait la création d’un nouvel atelier de production ou de transformation : maraîchage, boulangerie,…
Galerie
Ouverte aux visites
La ferme est ouverte aux visites :Visite établissement scolaire, Visite collective
Programmer une visiteOuverte aux stages
La ferme est ouverte aux stages :Stage de découverte, Stage non rémunéré, Stage rémunéré, Apprentissage
Postuler à un stageLe Lentillon champenois
Vincent fait partie d’un groupe d’une vingtaine de paysans produisant du lentillon champenois. Il produit 6 à 8 tonnes par an qu’il commercialise en vente directe, en collaboration avec des paysans de la région. Vincent Gauvain préside le Syndicat Régional des Producteurs de Lentillons de la Champagne (SRPLC). L’objectif du syndicat est de valoriser la production et de pérenniser les savoir-faire associés.
Le lentillon champenois est la seule lentille produite en France qui se sème à l’automne : c’est une lentille d’hiver. Elle est cultivée en association avec une céréale, généralement le seigle, qui lui sert de tuteur. C’est une culture qui ne nécessite ni d’intrants, ni d’apports azotés et qui est économe en eau. Le lentillon est donc très adapté aux sols crayeux. Aujourd’hui, 90% de la production de lentillon champenois se fait en Agriculture Biologique car ce mode de production est plus facilement associé à de la vente directe. Concernant les semences, il n’y a pas de semences certifiées de lentillons champenois. Les paysans n’utilisent que des semences fermières. En revanche, certaines semences pourraient être rendues certifiables dans les prochaines années pour l’espèce Lens culinaris.
La production de lentillons champenois est décrite dans des documents datant du XVIIIe siècle. Le savoir-faire historique de production du lentillon est notamment lié à un outil que l’on trouve uniquement en Champagne : le tacteur. Cet outil est un trieur, qui permet un tri spécifique entre le lentillon champenois et le seigle, cultivés en association. Pour protéger le savoir-faire historique présent en champagne, le Syndicat (SRPLC) a envoyé une demande d’obtention d’une Indication Géographique Protégée (IGP). Le savoir-faire historique est aussi lié à la culture et la récolte du lentillon, menant à un cahier des charges prenant en compte la manière historique de cultiver. Alors, il est par exemple interdit d e défaner les lentillons champenois avant la récolte. De plus, le lentillon ne peut pas apparaître plus d’une fois tous les 7 ans dans la rotation d’une parcelle. La zone d’appellation concernerait la Champagne géologique crayeuse.
Diversification d’une ferme céréalière
La Ferme de la Noue Saint-Remy produit de nombreuses cultures sur des rotations de 12 années. Ces rotations incluent de nombreuses céréales (Blé, orge, avoine,…), des lentillons champenois, des pommes de terre et de la luzerne, vendue à une usine de déshydratation. Par ailleurs, Vincent propose des prestations de services qu’il effectue entièrement sur 125 hectares (Betteraves sucrières et chanvre).
Vincent se présente comme « Multi casquette ». En effet, la Ferme de la Noue Saint-Remy s’est diversifiée depuis l’installation du paysan. Vincent a introduit de l’élevage ovin pour de la production de viande en 2023. Il a aujourd’hui 60 brebis, mais a pour objectif d’agrandir son troupeau ovin dans les prochaines années pour atteindre 150 à 200 brebis dans trois à quatre ans. D’autre part, Vincent a introduit un élevage Bovin en mai 2024. Il a aujourd’hui un taureau et 10 vaches vosgiennes. Le paysan porte un projet de bâtiment de 2 400m2. La viande est vendue en circuit long.
Cette diversification a plusieurs avantages pour Vincent. Premièrement, la polyculture élevage propose une autonomie d’exploitation quant à la fertilisation des sols. Le fumier produit par l’élevage peut être utilisé pour les cultures. Cette autonomie est importante pour Vincent car elle apporte une autonomie technique et financière. Par ailleurs, l’introduction de cet élevage permet au paysan de toucher des aides, comme la Mesure Agro-Environnementale et Climatique : « Détention d’animaux de races locales menacées » pour la présence des vaches de races vosgienne. Vincent a aussi remis en herbe une parcelle en zone de captage d’eau. Pour finir, l’introduction de l’élevage correspondait aussi au respect d’un cahier des charges de biodynamie.
Agriculture Biologique et Biodynamie
Lors de son enfance, Vincent a découvert l’agriculture biologique via la ferme de son cousin, où il allait régulièrement pour aider. De plus, son cousin livrait de la farine à un boulanger, produisant donc du pain Bio, qui plaisait particulièrement à Vincent. Ces expériences avec le bio, associées au peu d’expérience de conduite du pulvérisateur sur la ferme de ses parents, ont poussé Vincent à convertir et à continuer la conduite de la ferme en Agriculture Biologique.
« La Polyculture élevage en Bio, on y trouve rapidement de la cohérence » indique Vincent.
Entre 2019 et 2020, Vincent s’est posé quelques questions quant à la lenteur de levées des graines et l’hétérogénéité liée. Il s’est alors tourné vers la biodynamie qui semblait lui proposer des réponses. Alors, Vincent a fait évoluer sa ferme pour respecter le cahier des charges DEMETER, puis a lancé le processus de certification, dont une étape de formation est obligatoire.
Bien qu’aujourd’hui Vincent n’a plus de problème de levées de graines, le paysan n’a pas réalisé ces changements pour des objectifs économiques. En effet, il observe aujourd’hui un équilibre entre les charges de la biodynamie sur toute la ferme et les produits que cela impliquent, qui ne se font presque exclusivement que sur le blé. Par ailleurs, il observe une charge de travail importante lié à l’agriculture biologique et à la biodynamie. Cependant, les valeurs associées lui tiennent à cœur.
Vincent a une ligne prioritaire dans sa ferme en biodynamie : l’organisme agricole. L’objectif est de considérer la ferme comme un organisme complet, reposant sur des fonctionnalités du vivant. Par exemple, les effluents d’élevage sont utilisés pour les grandes cultures et les céréales secondaires sont elles utilisées pour l’alimentation des animaux d’élevage. La biodynamie induit aussi des exigences écologiques. Vincent a par exemple planté 3700 mètres de haies en 2023 et 2024 et maintien plus de 500 mètres de haies et bordures de bois déjà en place.
« Le but de la biodynamie, c’est d’avoir un sol vivant » précise Vincent.
Pour la certification DEMETER, Vincent a donc introduit de l’élevage. En effet, la biodynamie impose une présence animale à hauteur de 0,2 Unité Gros Bovin (UGB) par hectare minimum. Ainsi, dans sa ferme, Vincent doit avoir au minimum 30 UGB pour correspondre à ce cahier des charges.
Frise d’acquisition du savoir-faire
2011
Installation de Vincent sur le site de Prunay
2016
Installation de Vincent sur le site de Beine Nauroy
2016
Conversion en Agriculture Biologique du site de Beine Nauroy
2020
Début de la biodynamie
2023-2024
Introduction de l'élevage et fin de dérogations DEMETER
2024
Reprise de 20 hectares en Bio sur le site de Prunay
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