Autoproduction de semences maraîchères

La Ferme Saint Blaise a pour volonté de s’ouvrir à cette partie du métier qu’est la production de semences maraîchères. L’objectif est de sécuriser certaines variétés qu’ils produisent et d’accroître leurs savoir-faire, sans y consacrer 50% de leurs temps ni une surface trop importante. Il s’agit de rester « rationnel ».
La Ferme Saint Blaise reproduit déjà des semences céréalières, notamment de l’orge pois qu’ils récoltent sur 4 ha. Toutefois, ils ne faisaient pas de production de semences maraîchères et continuent d’acheter chaque année leurs graines chez Sativa, un semencier Bio.

Le projet « Graine à la graine » était l’occasion de se former à l’autoproduction de semences paysannes maraichères, de partager et d’échanger avec d’autres maraîcher.ères.

« C’est sûr qu’avec les premiers échanges de graines, il y aura un vrai engagement vis-à-vis des autres ; tiens voilà ce que j’ai produit pour nous, pour le collectif, pour toi. C’est comme quand on signe, on se sert la main. Là, en plus, on échange des graines, qui vont permettre de produire des légumes, qui vont permettre d’être vendues, de payer des salaires, de nourrir des familles. Enfin, il y a un vrai engagement à produire des semences les uns pour les autres. »

Lors de ces formations, Louis a tout découvert : les bases de la reproduction des plantes, la graine, la récolte, la conservation … Cette année, la Ferme Saint Blaise s’est engagée dans le groupe « Graine à la Graine » à produire des semences de potimarrons et certaines variétés de tomates. Pour les potimarrons, il est nécessaire d’isoler une partie des plants avec un filet pour éviter les croisements avec d’autres courges et être sûr de récolter des graines de la variété souhaitée. Le choix des variétés se porte sur les qualités gustatives.

Une ferme en collectif sur 20 ha

La Ferme Saint Blaise réuni 20 hectares, dont une dizaine d’ha de légumes. Dans ces 10ha il y a 2500m² du tunnel froid et une pépinière. Ils produisent entre 40 et 60 légumes différents toute l’année, entièrement en biodynamie. Maurice, Louis, Laura et Thibaud se sont réparti.e.s les compétences sur la ferme : Maurice travaille sur la gestion globale de la ferme et la production plein champs, Louis gère la production, Laura travaille à la gestion des poules, Thibaud est axé sur la vente. Pour Louis, s’installer en collectif est un véritable moteur. Cela permet de créer des conditions de travail plus souples que la plupart des fermes, avec des semaines de congés et des week-ends.

« Le collectif porte un projet global, ça transcende les uns les autres. C’est une installation dans de très bonne condition, en plus on a rencontré Maurice qui avait déjà des terres, un bâtiment, un savoir-faire, un réseau…Toutes les installations ne se passent pas comme ça. Ça nous a permis d’avancer assez vite et bien au lieu de galérer pendant 10 ans avant de dégager un revenu correct, une technique un peu près aboutie, un savoir-faire en très peu de temps. On a pu mettre en place une bonne dynamique sur la ferme pour que chacun.e puisse en profiter. »

Maraîchage en biodynamie

La Ferme Saint Blaise avait déjà été convertie à la biodynamie par Maurice Meyer. Louis, quant à lui, a découvert la biodynamie en s’intéressant la pédagogie Waldorf. Il a découvert d’autres aspects : la médecine mais aussi l’agriculture.

La ferme est labellisée Bio, puis un cahier des charges biodynamiques vient s’appliquer avec des différences en termes de fertilisation notamment. Un des grands fondements de la biodynamie, ce sont les préparations biodynamiques, notamment une préparation à base de silice (du quartz broyé), mise en lien avec le soleil, puis dynamisée dans l’eau pour arroser des plantes au stade « adulte ». Ces préparations garantissent la certification biodynamique Demeter. La ferme s’appuie également sur le calendrier lunaire et planétaire (alternance jours fruits, fleurs, feuilles, racines).

« C’est une bonne base pour rythmer notre semaine ce calendrier-là, et les préparations biodynamiques ça prend un peu de temps, mais ce n’est cela pas qui charge la semaine, parce qu’on le fait quelque fois dans l’année seulement. C’est des moments un peu forts qui fédèrent ou qui nous rassemblent mais qui ne nous surchargent pas en travail. »