Interdépendances des ateliers : Fruits rouges & Grandes cultures

L’atelier grandes cultures est plutôt diversifié avec une production de tournesol, orge d’hiver et de printemps, lentilles, seigle, blé dur,… Ces céréales sont produites sur un peu plus de 250 hectares. Cet atelier est en agriculture de conservation des sols depuis 2010.

C’est en 2005 que Cécile a choisi de diversifier le GAEC familial en y développant une activité de production, puis de transformation de fruits rouges. La création de l’atelier a permis l’installation de Cécile sur la ferme. Cet atelier apporte de la valeur ajoutée avec un atelier de transformation des fruits en jus, sirops, liqueurs, confitures,…. Alors, la combinaison de l’atelier fruits rouges et des grandes cultures a construit une rentabilité économique viable pour deux associés.

Par ailleurs, les deux ateliers permettent à Cécile et Philippe de partager les charges de travail. Les périodes de travail intense, telles que les moissons, sont amorties en ralentissant les transformations de l’atelier fruit rouge afin d’apporter plus de mains d’œuvre à l’atelier grandes cultures. De plus, les fruits récoltés sont mis en macération dans des cuves d’alcools et stocker dans une chambre de surgélation. Cela permet à Cécile de transformer les fruits rouges toute l’année et de participer aux chantiers des grandes cultures pendant les périodes demandant beaucoup de main d’œuvre. Les deux salariés sont principalement affectés.es à l’atelier fruits rouges.

Diversification & Transformation

Dès 2005, les transformations des petits fruits rouges étaient multiples. Les recettes, entièrement élaborées de manière familiale, sont réalisées de manière artisanale. Depuis l’installation de Cécile, la gamme de transformation s’est grandement élargie. Ces nouvelles transformations illustrent la volonté d’apporter de la valeur ajoutée sur la ferme. Ainsi, en débutant par des confitures et des liqueurs, la ferme vend aujourd’hui des nectars, des pâtes de fruits ou encore des gelées.

Ces multiples transformations sont aujourd’hui possibles pour différentes raisons. Selon Cécile, la flexibilité est une des grandes forces de la ferme. Cette flexibilité est directement liée à la petite taille de la structure. « On peut bouleverser nos emplois du temps » indique Cécile. Par ailleurs, les diverses expériences de tests et de transformations, associées à de nombreuses et perpétuelles remises en question ont permis à Cécile et Philippe de se construire une expertise. Aujourd’hui, ils mêlent efficacité, rigueur organisationnelle et rationalisation.

De plus, les deux ateliers trouvent une forme de compatibilité dans la transformation. En effet, Cécile et Philippe ont investi dans une meunerie. Après avoir visité de nombreuses meuneries, ils ont acheté un moulin qui permet de garder les composants des céréales en les déroulants plutôt qu’en les broyant. La farine produite est complète et conserve donc tous les nutriments et toutes les protéines du blé. Ainsi, les céréales sont en partie transformées sur la ferme pour différentes productions : farines, pâtes au blé dur, biscuits aux fruits rouges,…  Les transformations d’une partie des céréales permettent une grande valorisation et autonomie vis-à-vis des cours de vente des céréales.

En janvier 2024, Cécile et Philippe se sont vu remettre le trophée de l’agriculture pour une agriculture créatrice de valeur ajoutée par le département de Haute-Marne. Pour continuer dans ce sens, les paysans ont comme objectif de monter un fournil pour installer un paysan boulanger.

Commercialisation

Les Cassis d’Alice sont aujourd’hui en vente dans plus de 150 magasins en France. Cependant, la majorité des ventes sont réalisées par les paysans. Ces derniers proposent les produits transformés dans une boutique sur la ferme. La boutique, située à proximité du laboratoire de transformation permet à l’équipe de pouvoir ouvrir en continu tout en transformant des produits lorsqu’il n’y a pas de clients. Cécile a donc un contact privilégié avec les consommateurs, menant parfois à des conversations autour des produits proposés.

Les échanges avec la clientèle ont permis aux paysans d’adapter leur offre de transformation. Les premières transformations supplémentaires sont venues suit à la demande de clients. En effet, les nouvelles gammes de produit ne sont pas uniquement nées de la volonté des deux associés. Après quelques phases de tests, les nouveaux produits ont pu être commercialisés.